gobelet

Après une heure et demie de morphologie lexicale dans une salle parfumée au fauve, le mot « nicotine » clignote devant mes yeux comme une mauvaise blague. C'est donc tout naturellement que je me retrouve à aller acheter ma drogue par paquets de vingt. Mon train entre en gare, et je commence à piétiner quand la délivrance arrive avec le « suivant ! » du buraliste. C'était sans compter sur l'obscénité du bougre qui me dévisage et se permet de me demander en comptant mes pièces jaunes si le nombre de mes piercings augmente en comptant celui que j'ai -peut-être- sur la langue. Lui ayant répondu par la négative, j'attends ma monnaie en m'efforçant de rester patiente, mais mon air de « me cherche pas » ne suffit pas à rebuter le bonhomme, qui me lance un « dommage... » suggestif, suivi d'un « c'est sympa pourtant, surtout à un moment précis... ha ha ha ! » Le genre de phrase qu'on accompagne d'un « si tu vois ce que je veux dire » tonitruant et d'une œillade appuyée. Finalement, le buraliste de la gare est un peu du même acabit que ce mec qui se prend une décharge en démontant un néon dans le RER C un dimanche matin, pour épater deux gonzesses qui avaient d'autres chats à fouetter. Mais le buraliste, lui, risque bien moins que quelques volts. Il ne s'expose qu'aux regards outrés de fumeuses aux dents jaunes, peut être à une insulte ou douze, et au pire des cas à la perte de son travail, ce qu'il ne  comprendra même pas, puisque son boulot se résume à terroriser sa clientèle féminine avec des sous-entendus qui n'en sont pas.

Lundi 24 janvier 2011 à 22:35

Développe ton style

Par Si.mon.regard le Jeudi 27 janvier 2011 à 1:11
Je viens de tomber dans ton gobelet, et là, franchement, je ne sais pas si c'est la bouteille de vin blanc presque vide et les autres qui s'entassent, je le trouve sacrément fou. Ca veut dire cool. Ca veut dire bien.
Par grey-mushroom le Mercredi 20 avril 2011 à 19:20
Comme si les buralistes en avaient quelque chose à faire, de perdre leur travail, quand ils reluquent les miches de la blondasse aux dents jaunes et au jean délavé façon zèbre. Tant que le prix des clopes n'augmente pas, buraliste est heureux, tant que buraliste est heureux, il fait de la vanne de cul. CQFD.
 









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