gobelet

La caissière a le nez creux. Non pas un fin flair, mais plutôt des narines énormes comme on en voit une fois tous les 36 du mois.  Ca me fait penser à un bouquin de roald dahl que j’avais lu gamine, où il expliquait qu’une des manières les plus sûres de repérer les sorcières était leur nez. Un pif avec des naseaux immenses, pour mieux sentir les mômes qu’elles allaient pouvoir becqueter. D’un seul coup, les briquets à 99 centimes les trois et la schoenbrau en pack de vingt-quatre qui avancent sur le tapis sale n’ont plus aucune importance, la seule chose qui compte est prendre la poudre d‘escampette. J’ai pas envie qu’elle me bouffe, d’autant que pour ça, il faudrait qu’elle me voie nue, et découvre par le fait des ecchymoses éparpillés à des endroits extrêmement incongrus.

Mardi 8 juin 2010 à 19:25

J’ai un verre de trop dans le nez, ma mâchoire a une fâcheuse tendance à se mettre à grignoter de l’air sans même que je ne m’en aperçoive. Parfois elle va même jusqu’à émettre des sons, du style qui font des phrases, du style qui font chier tout le monde. Alors un type moins plein que le reste de l’assistance me dit de la fermer, et en coupant court à mes propos bonimenteurs, ravit le cercle de saoulards. Ce type, on dirait toujours un marmot morveux, avec la gueule de celui qui met les pieds dans le plat. Le genre qui dit à un zigue qui s’appelle Edouard, et qu’il connait depuis moins de quinze secondes « Eh, y’a quand même des prénoms laids. Genre.. Edouard. » Une pauvre gonzesse à ma droite n’esquisse même pas un sourire, il faut dire qu’elle a les cheveux orange vif. Pour éviter ses réflexions bourrées de féminisme sur l’aspect hilarant ou non de se moquer des grosses - c’est drôle. point - je cours raccrocher la bâche qui me tombe sur la gueule, en plantant deux trois sardines à la mords moi l’nœud. Un pull vert me lance que vache, merci, bravo, tu as sauvé la bacchanale avec tes bouts de ferraille. Et en voyant l’amabilité extrême avec laquelle me traite celui qui il ya quelques mois ne m’adressait pas un mot, j’hésite quand même deux secondes entre gentillesse mal placée et hypocrisie malsaine.

Mardi 1er juin 2010 à 21:51

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