gobelet

Se retrouver à montargis, alterner fous-rires et frustration pendant deux heures. Cette schizophrénie passagère explique sans doute pourquoi je me retrouve à avouer tout de go qu'un jour, plus sobre que jamais, j'ai mangé un filtre. La soirée se déroulera dans une maison à poutres apparentes transformée en refuge pour chiens à l'occasion, et sera rythmée par les « j'ai faim, passe moi un filtre » d'un sweat rouge bien trop drôle pour mon cerveau en bouillie.
Le lendemain, entre un anagramme et un abécédaire, citer j. avec un aplomb alarmant, et perdre le sourire devant cette facétie de ma mémoire sélective. Parce que si je suis incapable de me souvenir du titre de la chanson que j'ai écouté ce matin, restituer au mot près une phrase lue il y a six mois, c'est possible. Trop désespérée pour chercher une explication, je le deviens plus encore en constatant que je suis en présence de trois bipèdes trop intoxiqués pour comprendre que quand je dis « j'ai l'impression d'être avec j. », c'est un des plus beaux compliments que je puisse leur faire. 

Lundi 21 novembre 2011 à 22:07

ici, il y a toujours une bouteille de vin blanc au frais quand j'arrive, et on la débouche toujours en écoutant du blues si fort que les murs en tremblent. je me fais engueuler par le maître de maison si je mets plus de dix secondes à reconnaître Clapton ou les Doors, on rigole pas avec ça. on s'échange des cousues contre des roulées sans filtre, à l'ancienne qu'il dit. il ne dit jamais « un ptit fé-ca ? » mais « tu veux un café ? », comme le font les gens bien. je connais peu de types qui ont la même classe que lui en marinière, et quand je l'informe que je pars faire la nouba à  belleville, le regard qu'il jette à ma mini jupe en dit long sur ce qu'il ferait au caïd qui oserait m'importuner. et j'aimerais pas être dans les pompes du gus : le maître de maison, c'est mon père, et il a des presse papiers à la place des mains.

Dimanche 13 novembre 2011 à 12:05

les conversations les plus désagréables ont toujours lieu dans la nuit, au détour d'une tente qui pue la vinasse bon marché.

Mardi 1er novembre 2011 à 19:42

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