c’est sorti tout seul, entre les huitres et le chapon : « j’ai acheté deux/trois bouteilles au salon des vignerons la semaine dernière ! ». j’ose partager avec le sourire le souvenir d’une journée grisante, les bretelles de quelqu’un que j’aime bien, le chinon qu’on achète par caisses, et les vapeurs d’alcool qui me font m’endormir sur le trajet du retour.
le visage de maman se ferme quand je lui explique le ferry pour aller sur l’île de Skye et le nombre de kilomètres pour rejoindre nessie. la lettre qu’elle me tend démontre par a + b qu’on a touché le fond. celui qui il y a un mois à peine se moquait gentiment de mon intérêt pour le terroir français taxe aujourd’hui mes pérégrinations dominicales d’investissements œnologiques qu’il espère ne pas avoir financé sans le savoir. l’envie de lui envoyer ma fiche de paye et mon relevé de compte à la gueule me passe vite, à peu près au moment où je me revois chanter le h.l.m à tue-tête du haut de mon mètre trente dans une maison de location à soulac. je sais pas si à cette époque là on était heureux, mais ça y ressemblait presque. joyeux noël.