Au camping, les cruciverbistes sont de sortie, et qu’on nous appelle de la sorte nous fait nous sentir grandement supérieurs. Comme d’apprendre le mot œillade ou callipyge à un type aussi épanoui qu’un vendeur de kebab devant sa sauce mayo. Les cousues se suivent et se ressemblent, puisqu’elles empruntent invariablement le même chemin, de ma bouche à celle de b., en passant par celles de berti et cousine. Au camping il y a un chaton noir et blanc vivant, qui change de maître comme une canette chaude change de main, et des masques de canards qui hurlent à qui veut bien l’entendre qu’il faut donner du rêve. On n’arrive pas à comprendre comment les gens peuvent être aussi drôles, alors quand la tonnelle d’en face joue yann tiersen et que celle d’à côté prend l’accent haïtien, on assimile ça à de l’acharnement thérapeutique.
En quittant le camping, les voisins bien trop gentils nous intiment la plus grande prudence sur la route. Sauf que nous, on est restés bloqués dans les années 2000, alors c’est le poom poom short de nuttea qui nous accompagne jusqu’au péage. Et je ne suis toujours pas convaincue que ce soit le signe d’une grande sagesse.
yavait le mot Tison aussi. "ah trop bien, ça va me servir ça !" oui oui. œillade.